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Recherche appliquée : l’Université de Maroua en première

Le Maire de la ville de Maroua recevant le don de l’UMa

La date du samedi 22 août 2020 restera gravée dans les mémoires tant l’Université de Maroua à travers la remise d’un don à la Mairie de Maroua aura marqué les esprits. En effet, il s’est agi de bacs à déchets plastiques. Au-delà du geste, il est question pour l’Université d’une véritable avancée au sujet de la recherche appliquée, mieux de l’appui au développement, l’un des segments cardinaux du rôle de l’enseignement supérieur dans notre pays. Alors que des voix s’élèvent –à tort ou à raison- au sujet de l’implication des Universités dans la résolution des problèmes de développement qui se posent dans la société, l’Institution Universitaire que dirige le professeur Idrissou Alioum est encore une fois passée à l’acte, démontrant ainsi l’innovation qui la caractérise depuis quelques années et la volonté de faire de cette dernière, un véritable pôle de développement régional, national et sous régional. Ce projet de bacs à déchets plastiques est le fruit des résultats d’équipe de recherche multidisciplinaire composée des professeurs Eloundou Messi Paul Basile, Ngos III Simon, des docteurs Teweche Abel, Mbanmeyh Marie Madeleine, Baska Toussia Daniel et de Madame Annavai Nathalie. Cette équipe a bénéficié courant 2019 d’un appui du Comité d’Appui à la Recherche et aux Publications, une instance consacrée à la valorisation et la promotion des projets et recherches innovants, soutenu de manière forte par l’actuel Recteur qui pense déjà aux modalités de financement autonome de cette structure stratégique. Intitulé « stratégies de lutte contre l’insalubrité et le plastique dans la ville de Maroua (Extrême Nord du Cameroun) », ce projet avait pour objectif de définir les stratégies pour lutter efficacement et à moindre coût contre l’insalubrité et le plastique dans la ville de Maroua d’une part et d’autre par de mettre à la disposition des autorités municipales voire traditionnelles des outils faciles et efficaces pour l’assainissement de la ville. Pari réussi peut-on dire selon un des porteurs de ce projet, le professeur Eloundou Messi Paul Basile « notre ambition c’est de faire de Maroua une ville belle sans plastique et de sauver les terres cultivables qui sont en déclin à cause des changements climatiques » non sans remercier le Recteur en ces termes « c’est l’occasion de dire merci à Monsieur le Recteur car si ce projet a pu décoller de manière visible c’est grâce à son appui ». En plus de l’assainissement, ce projet permettra de générer des emplois à travers la collecte et la transformation du plastique, la fabrication de divers types de produits dont les pavés pouvant revêtir les trottoirs et les rues de la ville sans oublier la luette contre la pollution des sols et la conservation de sa productivité. Sous l’angle de la sensibilisation, ce projet interpelle notamment sur le changement de comportement des populations à travers l’éducation, le tri et la mise dans les bacs du plastique domestique et industriel, la collaboration de toutes les structures et sociétés utilisatrices des plastiques ainsi que l’organisation des campagnes de ramassage des plastiques.

De fait, la gestion des ordures ménagères et manufacturières constitue une problématique pour la ville de Maroua. Les quantités de déchets produites par la forte population est d’environ 250.000 tonnes par an d’ordures ménagères pour un taux de collecte estimé à 35% selon la société HYSACAM. Il en résulte que l’insuffisance des infrastructures d’assainissement dans la ville fait que les ordures sont déposées le long des rives des cours d’eau qui traversent la ville et les divers espaces. Ces dépôts improvisés mettent en péril la santé des riverains et constituent un danger pour le bétail et l’environnement. Parmi les pollutions par les déchets qui prévalent dans la ville de Maroua, celle des déchets plastiques apparaît comme une préoccupation essentielle dans la gestion des déchets compte tenu de leur nature non biodégradable à court terme. De plus, le contexte de décentralisation amène à réfléchir sur les problèmes urgents dans nos villes.
Par ailleurs, il est annoncé dans les jours à venir, la parution d’un bulletin de la recherche et des publications, sorte de catalogue des projets innovants à l’Université de Maroua et pour lequel l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique est annoncée comme une vraie locomotive. Heureusement que les autorités universitaires sont également portées vers des démarches relatives à la protection intellectuelle.

Un des spécimen du bac à déchets plastiques fabriqué par l’UMa
Un des spécimen du bac à déchets plastiques fabriqué par l’UMa

 

 

Réné SITOUMA